Maraîcher culture au Niger : « Je gagne environ 5 millions de FCFA par an »

11 avril 2023

Au bord du fleuve Niger, à Niamey, des jeunes mènent diverses activités. Qu’il s'agisse de la pêche ou de la maraicher culture, chacun y trouve son compte. Harouna Lankoandé, jeune électricien de formation à Niamey, s’est reconverti dans le maraîchage. Son chiffre d’affaires, malgré l’utilisation des outils rudimentaires, est estimé à cinq millions de francs CFA. Rencontre avec un jeune passionné par l’agriculture.  

Au bord du fleuve Niger, les jeunes travaillent. Certains pratiquent le maraîchage après la fin de la saison pluvieuse, d’autres la pêche. Ces activités constituent des sources de revenus pour eux en leur permettant de subvenir à leurs besoins.

 Harouna Lankoandé que nous avons rencontré dans son champ, arrosoir en main, en plein midi sous le soleil ardent, en train d’arroser ses pépinières de laitue et de menthe pratique cette activité qu’il a hérité de son père il y a de cela une vingtaine d’années. Ce jeune de 27 ans, confie avoir une formation d’électricien et dit travailler dans son champ par passion. « J’ai trouvé mon père qui faisait du maraîchage, alors tous les jours après l’école, je venais l’aider », explique Harouna Lankoandé. A l’entendre, le maraîchage lui va tel un gant.  

Au bord du fleuve Niger, les jeunes travaillent. Certains pratiquent le maraîchage après la fin de la saison pluvieuse, d’autres la pêche. Ces activités constituent des sources de revenus pour eux en leur permettant de subvenir à leurs besoins.
Harouna Lankoandé pratique la maraicher culture au bord du fleuve Niger (Niamey)

Selon le Réseau National des Chambres d’Agriculture du Niger (RECA), « le Niger est un pays d’Afrique subsaharienne dont l’économie repose avant tout sur l’élevage et l’agriculture. Cette dernière représente 40 % du PIB national. Elle mobilise à elle seule 91 % de la population. Malgré sa situation désertique, l’agriculture constitue l’un des piliers de l’économie nigérienne. Ainsi, pour assurer la sécurité alimentaire, des populations développent des cultures maraîchères ou cultures de contre saison ».

Des outils rudimentaires de travail

Harouna, en compagnie de ses frères, utilise la houe, le coupe-coupe, la hache, le couteau, l’arrosoir pour mettre en valeur les différentes pépinières de sa parcelle. C’est donc de façon artisanale, en cette période chaude, que Harouna et ses frères produisent une très grande quantité de salade, du chou, de la menthe, des oignons, etc.

Toutefois, il faut noter que le maraîchage au Niger se heurte à certaines difficultés. Harouna Lankoandé n’a pas omis d’en citer quelques unes. Il s’agit notamment des difficultés d’accès aux moyens de production tels que les motopompes, les engrais et les crédits financiers, le manque de formation, etc. « Si on avait des formations sur comment conserver nos produits, ce serait bien, ainsi que sur les techniques agricoles. Mais nous apprenons sur le tas alors que je pense qu’on pourrait améliorer notre façon de faire si on était bien formé », explique Harouna Lankoandé. Le jeune maraîcher estime qu’une subvention des engrais et des produits phytosanitaires leur sera profitable pour lutter efficacement contre les menaces. « Certaines maladies attaquent les plantes et l’utilisation de ces produits peuvent aider », a-t-il plaidé.

Au bord du fleuve Niger, les jeunes travaillent. Certains pratiquent le maraîchage après la fin de la saison pluvieuse, d’autres la pêche. Ces activités constituent des sources de revenus pour eux en leur permettant de subvenir à leurs besoins.
La pratique maraicher culture au bord du fleuve Niger.

Harouna est fier de l’activité qu'il mène. Malgré l’utilisation des outils rudimentaires, il dit avoir engrangé beaucoup d’argent grâce à cette activité.  « Mon chiffre d’affaires annuel est d’environ cinq millions de francs CFA. Avec mon gain, j’ai pu construire une maison de deux chambres et salon », se satisfait-il. Pour lui, ce secteur est si important qu’il mérite un bon accompagnement de l’Etat.

Mireille Bailly